Il existe une pièce colorée à Fribourg, où l’art coule à flots et où les histoires trouvent leur chemin de manière inattendue.
Dans cet espace, le langage ne se traduit pas toujours par des mots, mais par des coups de pinceau, des textures et des mouvements doux. Il s’agit d’Histoires en mouvement, un atelier organisé par la Croix-Rouge de Fribourg qui vise à transformer des vies par la créativité et la relaxation.
Et j’ai le privilège d’être la facilitatrice de ce processus.

Hier, nous avons commencé cet atelier au cours duquel j’ai eu l’occasion de travailler avec un merveilleux groupe de participants venus d’Iran, de Turquie, d’Afghanistan et d’Espagne.
Nous savons que vivre peut être une préoccupation pour beaucoup, mais dans cet atelier, les gens sont invités à être dans le présent ! J’ai conçu cet atelier avec beaucoup d’amour pour partager notre façon de nous exprimer à travers l’art.
L’atelier : un refuge créatif et émotionnel
L’objectif de Moving Stories est clair : développer les capacités créatives des participants, tout en les accompagnant dans leur recherche de calme et de concentration à travers l’art et la relaxation.
Les séances commencent par des exercices corporels qui aident à relâcher les tensions et à connecter le corps au moment présent. Ensuite, grâce à des activités artistiques, telles que l’écriture créative et la réalisation de collages, les participants peuvent exprimer ce qu’ils ont en eux, sans règles ni attentes rigides.
Cette approche n’est pas le fruit du hasard. Tout au long de ma carrière, j’ai eu l’occasion de travailler dans le cadre de programmes de développement socio-émotionnel du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), où j’ai conçu et animé des ateliers similaires dans des communautés vulnérables au Mexique.

En outre, je suis certifiée en développement socio-émotionnel, une formation qui m’a appris que le bien-être émotionnel est essentiel pour que tout processus d’apprentissage et de transformation soit durable.
L’intégration de ces éléments – l’art et la relaxation – a non seulement un impact visible sur le bien-être mental des participants, mais leur fournit également des outils pratiques pour gérer le stress de la vie quotidienne.
Nous savons que la migration s’accompagne d’une foule d’émotions difficiles à gérer : la perte, le mal du pays, la peur de l’inconnu.
Mais lorsque les couleurs commencent à couler sur le papier, quelque chose de magique se produit : les émotions deviennent gérables, transformées en quelque chose qui peut être vu, touché et finalement libéré.
L’art comme moteur de changement
Ce qui me motive profondément dans ce travail, c’est la possibilité de voir comment les participants commencent à se faire confiance grâce à leur créativité.
J’ai vu comment un simple exercice de dessin a conduit une femme afghane, qui n’était guère à l’aise pour parler dans un groupe, à trouver le courage de partager son histoire.
Ou comment un homme originaire d’Iran, qui était arrivé avec un passé semé d’embûches, a trouvé du réconfort en créant un collage représentant les fragments de sa vie.
L’art a le pouvoir de relier les gens comme peu d’autres activités le font.
Comme l’affirment les experts en développement humain et en résilience, la créativité est l’un des moyens les plus puissants de jeter des ponts entre différentes cultures et expériences de vie (Papadopoulos, 2016).
C’est précisément ce que cet atelier cherche à faire : construire des ponts. Non seulement entre les participants et leur propre processus interne, mais aussi entre eux, en favorisant un sentiment de communauté, de solidarité et d’appartenance dans leur nouvel environnement.
Une invitation à se connecter
J’ai la chance d’avoir été formée aux initiatives du PNUD et d’être certifiée en développement socio-émotionnel.
Ces connaissances me permettent non seulement d’accompagner les participants de manière plus consciente et plus efficace, mais elles m’encouragent également à continuer d’explorer de nouvelles façons de contribuer au bien-être des gens par le biais de l’art.
Cependant, c’est en interagissant directement avec des personnes comme celles qui participent à cet atelier que j’ai le plus appris. Ils me rappellent qu’au-delà de toute technique ou méthode, ce qui compte vraiment, c’est de leur offrir un espace sûr où ils peuvent se reconnecter à leur propre force et à leur créativité.
Si vous lisez ceci et que vous ressentez le désir de faire partie d’un projet où l’art, la relaxation et le soutien à la communauté s’entremêlent, je vous invite à prendre contact avec moi.
Que vous souhaitiez participer à nos ateliers ou collaborer à de nouveaux projets socioculturels, nous pouvons ensemble continuer à construire ces espaces où les histoires se déplacent et trouvent leur voix.
Venez, asseyez-vous, respirez profondément et laissez l’art opérer sa magie.
Références :
Papadopoulos, Renos (2016). Involvement of Art in Refugee Resilience and Integration Programs (Implication de l’art dans les programmes de résilience et d’intégration des réfugiés). In Journal of Refugee Studies.
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